Benoît Marty, actuel entraîneur de Chartres en Ligue 2 Féminine, est revenu pour Referee Time sur sa relation avec les arbitres. Le meilleur entraîneur de LF2 lors de l’exercice 2017 revient sur plusieurs points, évidemment liés aux hommes en gris – ou en noir, comme vous le souhaitez…
D’abord sur les terrains en tant que joueur de Nationale 2 à l’US Tulle puis entraîneur à Chartres depuis 2011, Benoît Marty a vu beaucoup d’arbitres passer en tant que joueur mais en voit également passer en tant qu’entraineur. Et s’il en rencontre sur les parquets de Ligue Féminine 2 depuis maintenant plusieurs saisons, il en côtoie également en Europe, lui qui est, depuis 2018, assistant de l’Équipe de France Féminine U16.
Ce qui m’énerve le plus, c’est lorsque certains arbitres arrivent avec une attitude hautaine. Quand ils arrivent en se mettant au dessus de tout le monde, en coupant toute communication avec nous et n’ont comme seule réponse le fameux « à la prochaine c’est technique ! » , c’est pénible. Surtout quand ils le font avec l’appui du geste, à la vue de tout le monde, comme pour affirmer une position d’autorité …
© Marc Franz
Pour le technicien, c’est plus globalement la mauvaise foi qu’il pointe du doigt chez certains arbitres. Et si son discours peut paraître un peu dur, il l’avoue, il serait incapable de faire cette activité.
C’est très compliqué d’arbitrer, j’en suis conscient. J’en serais vraiment incapable. On est le sport collectif d’opposition direct avec le plus petit terrain, donc il y a beaucoup de contacts et très peu de temps pour prendre une décision. Ça va très très vite !
Pour le technicien, il est compliqué pour un arbitre de passer d’un niveau à l’autre. Par exemple, quand les arbitres officient au niveau fédéral, ils ont en charge les divisions NM3, NF3, NF2 et les catégories jeunes en Championnat de France. Quand les « referees » sifflent en national, ils dirigent des matchs de niveau NM2, NF1, LF2 et Espoirs Jeep Elite. Un panel de niveaux, différents et disparates les uns des autres, qui nécessite un temps d’adaptation. Jongler entre les niveaux peut s’avérer être une tâche complexe. Le coach se souvient : « parfois, nous avons eu des arbitres en playoffs qui sifflaient pour la première fois à ce niveau. En playoffs ! C’est difficile pour eux d’avoir des repères ! ». Il estime également que les arbitres devraient pouvoir avoir accès à une plateforme vidéo, de manière à s’auto-évaluer et à progresser. Interrogé également sur comment les différents acteurs du basket pourraient éventuellement travailler ensemble pour plus coopérer au bord des terrains, il nous répond.
Déjà, il faut instaurer des temps de formation communs, histoire de « parler le même langage ». Il faudrait aussi se caler sur des aspects technico-tactiques, qui sont pour nous primordiaux, et qui semblent parfois être oubliés par les arbitres. Cela permettrait à tout le monde de mieux aborder les choses. Ensuite, il faudrait améliorer la communication et surtout l’écoute mutuelle, nous les premiers en tant qu’entraîneurs ! Il faudrait parvenir à instaurer un dialogue constructif et pédagogique réciproque.