Qu’est-ce que tu dirais à un jeune qui souhaite se lancer dans la complexe activité qu’est l’arbitrage et qu’est-ce que tu lui conseillerais ?
Je lui dirais : « Fonce tu as tout à y découvrir ! La passion pour le jeu, le frisson de l’instant décisif d’une rencontre, la découverte de soi et la rencontre avec l’autre ». L’arbitrage est une école de la vie, on avance pas à pas, on se perfectionne, s’interroge et surtout on grandit et évolue par les expériences.
Tu penses qu’il y a un manque de communication entre les arbitres et les acteurs du jeu ? Selon toi, comment pourrait-elle être améliorée ?
La communication est une thématique bien complexe qui nous rattache à un ensemble d’éléments clés de notre quotidien. Je crois qu’elle est, au-delà du sport, une donnée sociétale incontournable pour mener à bien des projets. Pour l’arbitre, elle contribue à mener une rencontre à son terme en y incorporant le côté humain. Les échanges sont nombreux, la présence et l’écoute sont des qualités qu’un arbitre doit savoir audacieusement maîtriser. Il s’agit de rester ouvert mais parfois ferme dans le conflit. On l’améliore en apprenant à bien se connaître dans un premier temps (ses émotions, sa patience, son écoute) mais aussi en comprenant ce qui peut susciter les réactions, les contestations et l’incompréhension des acteurs pendant une rencontre. Il est essentiel de rester soi-même. Développer son leadership et sa capacité à délivrer un message, cela requiert tout un savoir-être ! Un match est un moment propice à ces interactions. On doit donc apprendre à y faire face et à trouver avec habileté ce qui sera l’option la plus appropriée à une situation : un mot, un regard, une marque de respect, un avertissement ou autre.
La vie d’un arbitre international, c’est quoi ?
La vie d’arbitre de haut niveau est très rythmée. Elle nous invite en permanence à la précision et au contrôle de notre temps : « une organisation bien huilée qui tant bien que mal nous amène à nous adapter en permanence ». On tâche de maintenir un niveau de performance en développant et perfectionnant une rigueur, une méthode et des protocoles. La difficulté est de maintenir cet équilibre « famille, travail, arbitrage ». Rien n’est vraiment laissé au hasard et c’est un travail assidu de tous les jours. Des efforts qui sont répétés deviennent des acquis dont on peut davantage récolter les fruits sur le long terme. Mes entraînements sont donc quotidiens, et le questionnement sur mon activité l’est tout autant.
Referee Time est à l’initiative de la rencontre et de cette découverte entre : « un public de sportifs et de passionnés » et « une activité si complexe : celle de l’arbitrage ». Soutenir, sensibiliser, accompagner et faire connaître cette activité est très éducatif et permettra peut-être de créer des vocations ! Continuez, vous aiguisez la curiosité du monde sportif !
Valentin Oliot
Crédit photo : Tous Arbitres