Actuel 7e du championnat de France de Pro B avec Vichy-Clermont, Guillaume Vizade s’est entretenu avec l’équipe Referee Time sur son rapport avec les arbitres. Bien connu pour son franc-parler, nos équipes ont retenu le principal d’un entretien qui aura duré plus de dix minutes. Nature & Découverte.
Après avoir joué en cadets France du côté du Stade Clermontois, Guillaume Vizade commence à entrainer à Vic-le-Comte, le club de ses débuts. De retour au Stade Clermontois avec son Brevet d’État, il s’occupe de la catégorie U15 France avant de décoller à Challes-les-Eaux pour y être responsable du centre de formation. Devenu par la suite responsable du centre de formation de Clermont-Ferrand de 2009 à 2012, le technicien a fait un petit intérim sur l’équipe première qui évoluait en NM1 avant de partir à Clermont Basket, club amateur, avec lequel il réussit une montée en NM2. Vichy-Clermont l’appelle pour restructurer le centre de formation qui n’était plus agréé. Par la suite il y a eu un changement de coach sur l’équipe professionnelle et le président lui propose de finir les dix derniers matchs de la saison dans le rôle de coach principal. Deal simple : « on voit ce qui se passe ». Guillaume Vizade et ses troupes se sont maintenus et le président lui a offert un premier contrat de 2 ans. En 2019, suite à sa bonne saison à la tête de l’équipe de Pro B, il prolonge pour trois ans.
Guillaume, merci de nous accorder cet entretien. Avant de parler des arbitres, dans ton rôle de coach, quelle philosophie tu essaies d’inculquer à tes équipes ?
J’essaie plutôt d’être quelqu’un qui responsabilise. J’essaie de développer l’autonomie, l’intelligence de jeu et d’améliorer la prise de décision des joueurs. Pour ça, on essaie de mettre en place un cadre de travail où le projet individuel des joueurs a une place. On essaie de laisser place au développement, à la structuration du joueur et aussi de l’Homme, tout en gardant en tête que le fil rouge c’est l’objectif du club qui est, année après année, d’être un prétendant aux playoffs. On voit que la compétition est de plus en plus dure parce que le championnat économique se durcit. Quand la fusion s’est créée, on était 3-4ème budget du championnat. Aujourd’hui, dans l’espéré de l’année prochaine, on est peut-être 11ème. Donc on voit qu’il y a une compétition très rude sur ce côté-là. Mon équilibre c’est en même temps quelqu’un qui prône un jeu assez ouvert avec des prises de responsabilité, avec une volonté d’avoir un gros rythme de jeu, une grosse agressivité et en même temps quelqu’un qui laisse de la place au développement de l’individu.
Quel est ton point de vue au niveau de ton relationnel avec les arbitres ?
Mon relationnel il est comme tout le reste, toujours à améliorer. L’amélioration continue est nécessaire parce qu’on reste humain, il y a beaucoup d’émotions dans le basket. C’est un sport de petit terrain où on a un contact visuel avec les arbitres et où on a un échange possible quasi permanent. Donc ça, il faut le gérer et peut-être le réguler.
Quelle importance a un arbitre, selon toi, sur un terrain ?
Il a une importance clé puisque c’est le garant du jeu. C’est la garant du travail technique que nous proposons aux joueurs toute la semaine. C’est le garant aussi de l’intégrité physique des joueurs. Donc à ces titres là, il a un rôle prépondérant au bon déroulement du jeu. Après, nous aussi on a un rôle important vis-à-vis de ce bon déroulement.
Ce qui revient souvent, c’est le manque de communication des arbitres. Est-ce que tu le ressens ?
Déjà, s’ils le font, c’est beaucoup sur leurs directives et sur leurs prérogatives. On leur a demandé de réduire le nombre d’échanges pour pas que ça ralentisse le jeu donc ça c’est quelque chose qui est de leur cadre de fonctionnement et c’est aussi à nous de comprendre ça. Alors quand on a connu une autre période où il y avait plus d’échanges, ça change nos repères, certes. Mais maintenant à nous de nous adapter comme eux sont obligés de s’adapter à ces consignes-là. Je pense que ça frustre beaucoup plus les joueurs, pour échanger beaucoup avec eux à ce propos, mais je pense qu’au bout de 2-3 ans tout le monde va réussir à s’adapter. Après en terme d’entraînement, de pédagogie, de formation, il y a eu des tentatives qui ont été faites de jumeler les formations et je pense que c’est la seule manière d’avoir un langage commun et cohérent.
Toi qui as coaché à différents niveaux depuis de nombreuses années, est-ce que tu sens que l’arbitrage a changé ?
Dans un premier temps, je pense qu’on essaie d’accélérer le jeu, ça c’est une certitude. Chez les jeunes par exemple avec l’évolution sur les remises en jeu et chez les pros où on a essayé de trier notamment ces aspects de communication dont j’ai parlé juste avant. Après, plus on monte de niveau plus c’est simple « d’épurer » le jeu. Après, je pense que notre championnat de Pro B est très dense sur le plan athlétique. Le niveau athlétique domine un petit peu sur le niveau technique, ce qui crée beaucoup plus de situations incertaines pour l’arbitrage. Mais après, je pense que c’est la tendance de la FIBA d’avoir cette volonté d’accélération du jeu, de mise en avant des athlètes, du jeu en continu avec moins d’arrêts avec plus de situations de jeu rapide. Ils veulent voir plus de jeu de surnombre, plus de situations où l’on voit l’expression des qualités athlétiques des joueurs. Donc petit à petit, avec la formation des coachs, des joueurs et des arbitres, les choses vont aller dans ce sens-là.
Flash info inutile : la saviez vous ? Les blattes peuvent vivre entre 7 et 9 jours sans leur tête ! De notre côté, on trouve ça vraiment ouf …
1ère pic : © Rémi Dugne