Historique. Pour cette grande première du 3×3 aux Jeux Olympiques de Tokyo, Najib Chajiddine sera arbitre stand-by sur l’évènement, du 24 au 28 juillet prochain.
Un Breton au Japon !
C’est une grande nouvelle – encore une ! – pour l’arbitrage français. Dans 100 jours, le Breton Najib Chajiddine fera partie de l’aventure aux Jeux Olympiques de Tokyo, au Japon. Arbitre stand-by sur l’évènement, le « ref 3×3 » de 31 ans devient ainsi le plus jeune arbitre 3×3 de l’Histoire à être sélectionné sur la compétition. Arbitre international depuis maintenant cinq ans, l’équipe Referee Time est parti à sa rencontre à l’annonce de cette magnifique désignation. Entretien.
J’étais ému et content. Pour être honnête, je ne réalise toujours pas ce qui se passe. Je ne m’en rends pas compte. Les Jeux Olympiques, c’est quelque chose d’incroyable ! C’est la plus belle compétition du monde pour un sportif.
Najib Chajiddine, pour Referee Time
Najib, merci de nous accorder cette interview. C’est une nouvelle incroyable à 100 jours de l’évènement, félicitations ! Où étais-tu lorsqu’on t’a annoncé que tu allais faire partie de l’aventure ?
J’étais dans le vestiaire de mon match, à Saint-Quentin. J’ai reçu un SMS 1H30 avant le début de la rencontre. Nicolas Widmer, Manager des Compétitions 3×3 de la FIBA, me dit « dis-moi quand tu as deux minutes, il faut je t’appelle cinq minutes ». On s’est eu au téléphone et il m’a annoncé la nouvelle. Il m’a dit que j’étais dans la liste des deux arbitres stand-by pour les JO de Tokyo. Ensuite, il m’a expliqué comment ça allait se passer.
Super transition, t’es fort ! Et du coup ? Comment cela va-t-il se passer pour toi ?
En gros on est deux stand-by. On va être les deux seuls arbitres au monde qui allons prendre part à la préparation pour les JO, avec l’ensemble des arbitres sélectionnés. On va officier sur pas mal de compétitions avant l’évènement, que ce soit des Challengers ou des World Tour (plus hautes compétitions 3×3 organisées par la FIBA, ndlr.). On a aussi beaucoup de formalités administratives pour les VISA ou les dotations par exemple. Après, j’ai de la chance d’avoir fait les Jeux Européens il y a deux ans, donc je m’attends à quelque chose d’un peu similaire, même si c’est lourd en terme d’organisation !
Et quand tu l’as eu au téléphone, tu t’y attendais ou pas du tout ?
Alors là non, pas du tout. J’étais ému et content. Pour être honnête, je ne réalise toujours pas ce qui se passe. Je ne m’en rends pas compte. Les Jeux Olympiques, c’est quelque chose d’incroyable ! C’est la plus belle compétition du monde pour un sportif. Tout le monde rêve des JO. J’ai 31 ans, mon objectif était de faire Paris 2024. Mais là, c’est un sacré signe de confiance de la part de la FIBA et c’est une première étape pour continuer à faire de grandes compétitions intercontinentales.
Tu vas être le plus jeune arbitre sur l’évènement, c’est une fierté ?
Moi on m’parle pas d’âge (rires). Honnêtement, arrivé à un certain âge, c’est la compétence qui prime sur l’âge. Donc je n’y fais pas attention. Je sais que je ne suis pas là parce que je suis le plus jeune. Je suis là parce que j’ai les compétences pour, mais c’est une fierté d’être là à cet âge-là.
Outre le physique, qui est donné par la FIBA avec la pratique sur les différents évènements, comment vas-tu te préparer jusqu’aux JO ?
Je vais faire beaucoup de vidéos. Les gens sous-estime énormément la vidéo. Au final, c’est ce qui m’a le plus fait progresser. Certes, arbitrer un match, ça n’a pas de prix. On prend plus d’expérience en sifflant un match qu’en regardant trois matchs de vidéo. Par contre, dans les périodes de creux, quand on regarde et re-regarde des matchs, quand on essaye de comprendre et qu’on a dans sa tête un stock d’images avec différentes types d’actions, on arrive prêt. Et comme ça, pas de surprises.
Tu es aussi beaucoup investi dans la formation des refs 3×3 sur le territoire, l’objectif pour toi c’est qu’il y ait d’autres arbitres sélectionnés pour ce type d’évènements ?
Évidemment. Le niveau des arbitres sur le territoire progresse énormément. On a une jeune génération qui arrive avec beaucoup de potentiels et qui sont encadrés par des bosseurs bienveillants. J’espère qu’on aura de plus en plus d’arbitres FIBA français. Après c’est pas tout d’être arbitre FIBA et d’avoir simplement la licence. Ce que je veux, c’est des arbitres internationaux qui officient sur les grandes compétitions !